LES SYNDICATS |
Quand des personnes se rassemblent, se regroupent pour
exprimer leurs idées, pour protester, pour demander quelque chose,
elles font " une manifestation ". Une personne qui manifeste est " un manifestant ". Quand les salariés d'une entreprise arrêtent de travailler pour obtenir quelque chose de leur patron, elles font " la grève ". |
Pour plus d'information : http://www.medef.fr/
(Consulter " LES DROITS SOCIAUX ")
I-LA NAISSANCE DE L'ORGANISATION SYNDICALE
En 1884, une loi autorise les syndicats, dans le secteur privé, et donne
aussi la liberté de réunions. Au début du XX° siècle,
les différentes organisations ouvrières (il y avait 2 grandes
tendances, les marxistes et les anarchistes) s'unissent pour créer la
CGT. Ils trouvent un accord : les syndicats sont indépendants des partis
politiques et la grève générale est le moyen pour arriver
à la Révolution sociale.
Mais, à partir de 1917, beaucoup de syndicalistes penseront que seul
le pouvoir politique peut changer la société : les syndicats
doivent seulement avoir une action revendicative pour appuyer l'action de
ces partis.
(consulter " LES PARTIS POLITIQUES ")
II-L'ORGANISATION EN SYNDICATS ET EN CONFEDERATIONS
En France, il y a une organisation en Fédérations industrielles, mais aussi une organisation par métiers et par secteur géographique. L'ensemble forme une Confédération.
III-LA FAIBLESSE DES SYNDICATS EN FRANCE
La France est le pays industrialisé où il y a le moins de syndiqués. Le nombre de syndiqués a beaucoup baissé depuis 25 ans. Seulement environ 8 % des salariés sont syndiqués. Mais, une majorité de salariés font confiance aux syndicats pour défendre leurs intérêts.
IV- LA REPRESENTATION SYNDICALE.
1) Les délégués syndicaux et les représentants
syndicaux
En France, dans les entreprises privées et publiques et dans
les administrations ou dans l'Éducation, il y a des délégués
syndicaux et des représentants syndicaux. L'organisation syndicale choisit
le délégué syndical et le personnel élit
le représentant syndical pour les comités d'entreprise ou
pour les conseils d'administration.
Les délégués et les représentants défendent
les salariés et présentent leurs revendications (les salaires
etc…). L'entreprise de plus de 50 salariés ou l'administration
payent des heures de travail aux délégués syndicaux travail
(10 à 20 heures par mois selon le nombre de salariés). L'employeur
leur donne un local et un panneau d'affichage pour informer le personnel.
2) L'importance des syndicats = La représentativité
des syndicats.
Les syndicats sont " représentatifs " quand
ils ont de bons résultats aux élections des Comités
d'entreprises ou aux Conseils des Prud'hommes. Alors, ils sont invités
aux négociations avec les patrons ou avec le gouvernement.
a) Les conseils de prud'hommes.
Dans les conseils de prud'hommes, il y
un nombre égal d'employeurs et de salariés : c'est une organisation
" paritaire ". Les Conseils de Prud'hommes font respecter les lois
sur le travail. (Consulter"
LA JUSTICE EN FRANCE ")
Pour plus d'information : http://www.travail.gouv.fr/prudom/index.html
b) Les comités d'entreprises
Les entreprises de plus de 50 salariés
ont un Comité d'entreprise. Dans ce comité, il y a le chef d'entreprise,
des représentants élus du personnel, et un représentant
syndical pour chaque syndicat représentatif. Les salariés votent
pour choisir leurs représentants. Le CE est informé et consulté
sur l'organisation du travail etc… Le CE gère aussi les activités
sociales et culturelles de l'entreprise (bibliothèque, restaurant etc…).
Le patron donne de l'argent tous les ans au comité d'entreprise pour
financer ces activités.
c) Les résultats des élections
Pour les Prud'hommes et
les Comités d'entreprises, la CGT est majoritaire. Ensuite, il y a la
CFDT, puis FO. Enfin, il y a la CFTC, puis la CFE-CGC et l'UNSA. Le Groupe des
10 (SUD) est très minoritaire. Les non-syndiqués sont majoritaires
dans les entreprises de moins de 100 salariés.
V-LES DIFFÉRENTS SYNDICATS
Cliquez sur les photos pour voir des manifestations
avec des syndicats:
1) LA CGT (la Confédération Générale
du Travail).
La CGT est le syndicat le plus ancien (1895) qui a organisé de grandes
grèves, au XX° siècle (par exemple en 1936).
En 2003, la CGT
avait 685 000 adhérents : elle a beaucoup plus d'adhérents dans
le secteur public que dans le secteur privé (EDF-GDF, SNCF, les hôpitaux),
mais elle est aussi très présente dans l'industrie automobile.
Depuis 1995, la CGT veut être moins liée avec le Parti Communiste.
La CGT est un syndicat qui organise les luttes contre les licenciements, pour
défendre le service public etc., mais qui fait aussi des propositions
et qui négocie. Aujourd'hui, la CGT évolue vers une voie réformatrice
et veut privilégier l'unité avec les autres organisations syndicales,
surtout avec la CFDT.
Pour plus d'informations : http://www.cgt.fr
2) La CGT-FO (la CGT-Force-Ouvrière)
En 1946, les communistes contrôlent la CGT. Alors, en 1947, tous les syndicalistes
qui veulent l'indépendance syndicale quittent la CGT et créent
un autre syndicat, la CGT-FO.
FO a environ 300 000 adhérents, surtout
dans le secteur public. C'était, à l'origine, un syndicat réformiste,
pour les négociations et les accords avec le gouvernement et le patronat.
Mais ce syndicat est devenu plus protestataire. Aujourd'hui, il fait des grèves
et des manifestations pour s'opposer à la mondialisation libérale,
aux réformes des retraites et aux réformes de la sécurité
sociale. Il reste très indépendant des partis politiques.
Pour plus d'informations : http://www.force-ouvriere.fr
3) LA CFTC (la Confédération Française
des Travailleurs Chrétiens).
En 1919, des Catholiques créent la
CFTC. La CFTC avait 200 000 adhérents en 2002, surtout dans l'enseignement
privé et chez les cadres. C'est un syndicalisme réformiste qui
est devenu minoritaire après la scission de 1964.
Pour plus d'informations : http://www.cftc.fr
4) LA CFDT (la Confédération Française
Démocratique du Travail)
En 1964, des syndicalistes de la CFTC ne veulent plus d'un syndicat seulement
chrétien ". Il y a une scission et ils créent un nouveau
syndicat : la CFDT.
En 1970, la CFDT propose une alternative à la société capitaliste
: l'autogestion des entreprises. La CFDT aura des actions unitaires avec la
CGT de 1966 à 1978. Mais à partir de 1981, avec l’arrivée
au pouvoir de la gauche, la CFDT veut un syndicalisme qui s’adapte aux
transformations économiques et sociales. Elle devient " réaliste
" : elle privilégie les accords et les négociations avec
le patronat et le gouvernement. La CFDT avait environ 650 000 adhérents,
fin 2002. Elle a des adhérents surtout dans la santé, les collectivités
locales, les assurances, les banques, la chimie …
Pour plus d'informations : http://www.cfdt.fr
5) LA CFE-CGC (la Confédération Française
de l'Encadrement - Confédération Générale des Cadres)
En
1944, des Ingénieurs, des cadres et des techniciens quittent la CGT et
créent la CGC. Ce syndicat défend uniquement les intérêts
des cadres, privilégie les accords et les négociations avec le
patronat et le gouvernement. La CFE-CGC avait 135 000 adhérents, en 2001,
surtout dans les grandes entreprises industrielles et dans les banques. Depuis
2001, ce syndicat veut être plus revendicatif, moins proche de la CFDT
et du patronat.
Pour plus d'informations : http://www.cfecgc.org
6) L'UNSA (l'Union Nationale des Syndicats Autonomes)
En 1993,
plusieurs syndicats réformistes, modérés, proches des socialistes,
créent l’UNSA. Dans cette union, il y a un syndicat d'enseignants
(la FEN), un syndicat de fonctionnaires, des salariés de l’Industrie
Agroalimentaire, des banques, des transports, etc….. En 2002, elle avait
360 000 adhérents.
Pour plus d'informations : http://www.unsa.org
7) Le G10 Solidaires, les syndicats SUD (Solidaires, Unitaires,
Démocratiques)
10 syndicats qui n'étaient pas dans les grandes confédérations
(CGT, CFDT, FO) ont créé un nouveau mouvement syndical : l'Union
syndicale G1O Solidaires. Aujourd'hui, le G10 Solidaires regroupe 27 syndicats
nationaux. Il a 75 000 adhérents dans le secteur public et dans le secteur
privé et a eu seulement 2,8 % aux dernières élections professionnelles.
C’est pourquoi le gouvernement refuse souvent d’inviter SUD aux
grandes réunions de négociations.
Mais, après les grèves de 1995-1997 et les grèves de 2003
contre la réforme des retraites, beaucoup de syndiqués ont quitté
la CFDT et sont entrés à SUD, parce qu’ils pensent que la
CFDT ne soutient plus les salariés. Les syndiqués SUD sont très
actifs pour lutter contre le chômage, les conséquences du libéralisme,
la précarité.
Le G1O Solidaires a participé à la
création d'ATTAC (association internationale qui veut une meilleure répartition
des richesses entre pays riches et pays pauvres).
Pour plus d'informations : http://www.sudeducation.org/interpro/solidaires.htm
8) La CNT (la Confédération Nationale du travail)
C'est
un syndicat anarchiste (des communistes libertaires) peu connu qui demande l'autogestion
des entreprises (les employés et les ouvriers s'organisent sans patron).
(Consulter
"
LES PARTIS POLITIQUES VI-2 ")
9) La FSU (la Fédération Syndicale Unitaire)
Après la 2e guerre mondiale, les enseignants créent la FEN (la
Fédération de l'Éducation Nationale) parce qu'ils ne veulent
pas choisir entre la CGT et FO. La FEN était majoritaire dans l'Éducation
Nationale. Mais, en 1992, des syndicats trouvent que la FEN est trop réformiste
et trop proche des socialistes. Ils quittent la FEN et créent la FSU.
Aujourd'hui, la FEN est dans l'UNSA (Voir ci-dessus V-6). Les syndicats enseignants
qui sont restés dans la FEN sont devenus minoritaires.
Dans la FSU, il y a des syndicats de personnels administratifs, d'infirmières
etc… et les principaux syndicats d'enseignants. Ces syndicats sont appréciés
parce qu'ils informent les enseignants sur les nouveaux textes de loi et sur
leur carrière. La FSU avait 165 000 adhérents en 2002. La FSU
veut lutter avec le G10, la CGT, le PCF, et les nouveaux mouvements sociaux.
Elle lutte contre la diminution du nombre d'enseignants, contre la décentralisation.
Elle veut une éducation nationale et laïque avec une égalité
des chances pour les élèves. Les grandes confédérations
(FO, la CGT, la CFDT, G10 solidaires, l'UNSA) ont des syndicats dans l'Éducation
Nationale, mais la FSU est majoritaire.
Pour plus d'informations : http://www.fsu.fr
10) Les syndicats étudiants : l’UNEF et l’UNI
Dans l’enseignement supérieur (universités et grandes écoles),
il y a des syndicats étudiants. Ces syndicats représentent les
étudiants aux Conseils d’Administration des universités
et des grandes écoles et gèrent la sécurité sociale
des étudiants (cela s’appelle des mutuelles étudiantes).
Aujourd’hui, il y a de moins en moins d’étudiants syndiqués
et peu d’étudiants participent à l’élection
de leurs représentants. Le plus grand syndicat est l’UNEF (Union
des Etudiants de France). C’est un syndicat de gauche.
Pour plus d'informations : http://www.unef.asso.fr/
L’autre syndicat, l’UNI (Union Nationale Inter Universitaire) est beaucoup moins important. C’est un syndicat de droite.
Pour plus d'informations : http://www.uni.asso.fr/
On peut dire qu'il y a 4 types de syndicalisme avec 4 courants d'idées qui apparaissent dans les différents syndicats :
1) Le syndicat a une action défensive. Il organise la défense collective des intérêts les plus immédiats des travailleurs : les salaires, la sécurité, la réduction du temps de travail.
2) Les syndicats organisent les salariés, et le parti politique prend le pouvoir politique pour transformer ou réformer la société. L'action syndicale ne doit pas gêner l'action du parti politique qui agit pour cette transformation économique et sociale.
3) Le prolétariat, organisé dans un syndicat, peut faire la Révolution sociale sans avoir le pouvoir politique de l'État. Les syndicats et les partis politiques sont séparés. La grève générale est le moyen pour arriver à la Révolution sociale.
4) La tâche prioritaire du syndicat est de faire des accords avec les patrons ou avec l'Etat Patron. Il faut donc faire des compromis. C'est une tendance réformiste.